CONCERTATION

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    Foire aux questions

    Vous trouverez ici les réponses aux questions qui ont été transmises via la rubrique "Je participe".

     

    La valorisation du CSR a véritablement été engagée en France à partir de 2016. Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de projets sont en instance en France.

    Concernant les chaufferies CSR déjà en exploitation, l’une des premières en France est celle de Laval inaugurée en 2017 (https://www.environnement-magazine.fr/recyclage/article/2017/10/06/114965/premiere-chaudiere-csr-france-inauguree-laval).

    Ailleurs en Europe, la valorisation du CSR est plus ancienne. Elle est particulièrement développée en Allemagne, en Autriche et en Suède.

    L’étude Utilisation des CSR et des RDF en Europe (https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-32907-etude-csr-record.pdf) offre une vision détaillée de cette filière de valorisation qui se veut complémentaire de tous les efforts à faire pour réduire les déchets à la source.

    Quelle est sa spécificité, comment est-il préparé ? Chaque exploitant de CSR doit définir ce qu’il veut (part du plastique, du bois …) : avez-vous un cahier de charges à respecter ?

    D’après votre tableau (page 19 du 24 pages), les métaux lourds et les éléments traces n’apparaissent pas : êtes-vous au courant des modifications ? 

    Sous l’argument de simplifications réglementaires, des changements sont intervenus entre les décrets de 2016 et de 2020 concernant la fabrication des CSR. 

     

    Nous projetons à ce jour d’alimenter notre chaufferie à l’aide de deux gisements de CSR :

    • Celui d’Eco-mobilier à hauteur de 66 % ;
    • Celui de Trivalis à hauteur de 33 %.

    Le gisement « Eco-mobilier » est formé à partir de la fraction valorisable à haut pouvoir calorifique des meubles en fin de vie.

    Le gisement « Trivalis » est formé à partir de la fraction valorisable à haut pouvoir calorifique de déchets issus des refus de tri primaire issus d’ordures ménagères. 

    L’ensemble de ces déchets est actuellement orienté vers une installation de stockage de déchets non dangereux.

    Ces deux gisements sont préparés dans des installations dédiées dûment autorisées pour les activités de préparation de CSR.

    Concernant les caractéristiques du CSR, ce dernier répond à une réglementation spécifique : l’arrêté du 23 mai 2016 relatif à la préparation des combustibles solides de récupération en vue de leur utilisation dans des installations relevant de la rubrique 2971 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement. 

    Cet arrêté prévoit les éléments suivants :

    • Les caractéristiques d'un lot de CSR doivent être stables dans le temps et homogène. Un CSR répond à un cahier des charges qui fixe les exigences spécifiques définies par un client ;
    • Les CSR ne pourront être produits qu'en lot, c'est-à-dire sous forme d'un "ensemble homogène (…) de même nature, produit dans une période continue par une même installation". Les lots, qui ne peuvent excéder 1 500 tonnes, peuvent être livrés en une seule ou plusieurs fois à un ou plusieurs clients ;
    • Un CSR est préparé à partir de déchets non dangereux ;
    • Un CSR a un Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) sur CSR brut supérieur ou égal à 12 000 kJ/kg ;
    • Un CSR a fait l'objet d'un tri dans les meilleures conditions technico-économiques disponibles des matières indésirables à la combustion, notamment les métaux ferreux et non ferreux ainsi que les matériaux inertes ;
    • Un CSR ne dépasse pas les teneurs en chacun des composés suivants :
      • mercure (Hg) : 3 mg/kg de matière sèche ;
      • chlore (Cl) : 15 000 mg/kg de matière sèche ;
      • brome (Br) : 15 000 mg/kg de matière sèche ;
      • total des halogénés (brome, chlore, fluor et iode) : 20 000 mg/kg de matière sèche.

    Pour respecter ces seuils, les déchets sont triés préalablement à constituer des CSR et les produits susceptibles de contenir les composés les plus polluants sont récupérés : par exemple les métaux (piles), le PVC (qui contient un fort taux de chlore), etc.

    Dans tous les cas, si les résultats des analyses réalisées sur un lot ne respectent pas ces plafonds réglementaires, le lot ne peut pas être considéré comme du CSR et utilisé dans une installation dédiée. De plus, les lots suivants produits par le producteur ne pourront pas être validés avant qu'une nouvelle analyse présente des résultats conformes. 

    Le producteur attribue à chaque lot de CSR un numéro unique d'identification. Il caractérise le lot de CSR par les informations suivantes :

    • Propriétés physiques et mécaniques des CSR : forme des composants, granulométrie, densité, humidité, PCI sec, PCI à réception, teneur en cendres ;
    • Propriétés chimiques des CSR (en masse) : % en carbone (C), % en hydrogène (H), % en oxygène (O), % en azote (N), % en soufre (S), % en phosphore (P).

    Ces spécifications doivent nous permettre de nous assurer que notre installation sera bien adaptée au type de combustibles et garantissent une traçabilité du lot.

    En effet, le producteur de l'installation de préparation de CSR accompagne chaque livraison d'une fiche d'identification précisant son identité, le numéro de lot, la nature des déchets utilisés, la quantité livrée (en tonnes et en PCI) ainsi que l'ensemble des informations précitées. Cette fiche est datée et signée par l’utilisateur lors de la livraison. L'exploitant archive pendant trois années une copie de la fiche signée par l’utilisateur qui vaut acceptation.

    Réduire l'enfouissement c'est bien pour éviter la pollution de la terre, mais est-ce que cette méthode présente un risque de pollution de l'air ?

     

    L’objectif national de valorisation du CSR est accompagné d’une norme très stricte de limitation  des émissions et rejets atmosphériques.

    Cette norme est, selon les paramètres, jusqu’à 5 fois plus exigeante que celle existante pour les centrales à biomasse (comme cela figure sur le tableau ci-dessous). 

    Son respect nécessite la mise en oeuvre d’unités de lavage à sec des émissions à la fois performantes et sûres. De plus, la mise en service d’une chaufferie CSR implique une mesure en continu des émissions. Un tel dispositif donne une réelle garantie de transparence quant au respect des normes.

    Notons que PIVETEAUBOIS est particulièrement sensible à cette problématique de la qualité de l’air et c’est dans cette logique qu’elle a doté l’unité de biomasse de La Grauvrie d’un condenseur en 2019. Ce condenseur rend les émissions de polluants particulièrement infimes et nous permet d’être très en-deça des normes déjà très strictes pour notre centrale de cogénération biomasse.

     

    Le Pouvoir Calorifique Inférieur ou PCI est la quantité totale de chaleur dégagée par la combustion.

    Par exemple, la combustion de 1 litre de fioul ou de 1 m3 de gaz naturel dégage globalement 10 kWh.

    On peut ainsi comparer le coût des énergies entre elles : 1 litre de fioul équivaut à 1 m3 de gaz naturel qui équivaut à 10 kWh d’électricité. Plus le PCI est élevé, plus le produit fournit de l’énergie.

    Selon le combustible, l’indice indiqué peut aussi se rapporter à une masse ou à un volume. Pour le fioul par exemple, l’indication est en kilowattheures par kilogramme.

    Le CSR a bien un statut de déchets. Le combustible n’est pas considéré comme un CSR tant qu’il n’a pas été spécifié et classifié selon la norme applicable.

    La norme NF15359 correspond en fait à l’ancienne norme applicable. La nouvelle norme applicable, depuis mai 2021, est la norme NF EN ISO 21640. 

    Cette norme vise à fournir un système commun de classification et de spécification des CSR prenant en compte leur diversité et devant permettre notamment de promouvoir une utilisation sûre, faciliter l’usage, la supervision et la communication avec les fabricants de matériels, d’augmenter la transparence de leur utilisation, etc.

    Le système de classification est basé sur trois critères : un critère économique (le PCI ou pouvoir calorifique inférieur), un critère technique (la teneur en chlore) et un critère environnemental (la teneur en mercure).

    Chaque caractéristique de classification est divisée en 5 classes. Pour chaque classe, il convient d’attribuer un numéro de 1 à 5 au CSR.

    S'agissant du critère économique, on distingue les CSR « bas PCI », « moyen PCI » et « haut PCI » en fonction de leur densité énergétique. Les CSR de classe 5 n'offrent qu'un PCI moyen supérieur à 3 mégajoules par kilogramme (MJ/kg), ceux de classe 4 dépassent 10 MJ/kg, ceux de classe 3 dépassent 15 MJ/kg, ceux de classe 2 dépassent 20 MJ/kg et ceux de classe 1 dépassent 25 MJ/kg. 

    Le critère technique se base sur la teneur en chlore des CSR. Comme pour le PCI, cinq classes de qualité sont définies en fonction du contenu en chlore qui ne doit pas dépasser respectivement 0,2 % (classe 1), 0,6 %, 1 %, 1,5 % et 3 % (classe 5). Le chlore impacte directement l'installation qui utilise des CSR puisque sa combustion entraîne la production d'acide chlorhydrique à l'origine de problèmes techniques liés à une corrosion et un encrassement accélérés des installations.

    Enfin, le critère environnemental se base sur la teneur en mercure des CSR, un des métaux lourds les plus nocifs. Les cinq classes imposent de limiter le contenu médian en mercure à respectivement – de la classe 1 à la classe 5 - 0,02 milligramme de mercure par mégajoule (mg/MJ), 0,03 mg/MJ, 0,05 mg/MJ, 0,10 mg/MJ et 0,15 mg/MJ.

    Le gisement de CSR de Trivalis répondra à la classe n°1, la plus restrictive en terme de seuils, celle d’Eco-mobilier est en cour de définition.

    Taxe générale sur les activités polluantes, la TGAP est une taxe due par les entreprises dont l'activité engendre une pollution.

    S'appuyant sur le principe du pollueur-payeur, la TGAP a pour principal objectif d'attribuer aux entreprises polluantes le coût de leurs pollutions, dans l'objectif de sensibiliser ces dernières au respect de l'environnement et de les dissuader d'opter pour des pratiques polluantes.

    L’utilisation de CSR n’est pas soumise à la TGAP d’après la Circulaire du 27 juin 2019 relative à la taxe générale sur les activités polluantes.

    En considérant les conditions économiques du moment, le prix rendu sur site sera compris dans une fourchette de 30 à 50 € la tonne.

    Vous évoquez les objectifs nationaux… l’urgence n’est pas de brûler des plastiques, mais d’en interdire la production.

    Avez-vous prévu la réversibilité des installations avec un autre type de combustible ?

    Cette énergie ne devrait pas être considérée comme renouvelable. La hiérarchie du mode de traitement des déchets impose une réduction : l’incinération venant en dernier lieu.

     

    Sur notre site, nous prenons les dispositions nécessaires pour limiter au maximum notre production de déchets et l’utilisation de plastiques, ceci afin de réduire notre empreinte environnementale et nos coûts de production/gestion de déchets. 

    Pour ce qui est de l’utilisation du CSR, à ce jour, ce choix de combustible nous semble pertinent dans la mesure où il répond à une problématique actuelle : valoriser un produit qui possède un fort pouvoir calorifique en énergie et qui était destiné à l’enfouissement.

    Le gisement actuel en déchets non dangereux destinés à l’enfouissement - et par extension susceptibles d’être utilisés pour préparer du CSR - est tel qu’il nous permet d’envisager d’utiliser des CSR sur les prochaines années, mais il ne s’agit en aucun cas d’une finalité, puisqu’à terme, son gisement se réduira du fait de la réduction de la production des déchets à la source.

    C’est pourquoi, nous avons conçu notre chaufferie de manière à ce qu’elle puisse tout à fait accueillir un autre type de combustibles à l’avenir. Un tel changement fera bien entendu l’objet d’une demande administrative.

    Trivalis a obtenu des autorisations administratives pour ses différents sites de tri, gestion et traitement des déchets en Vendée et ce sont elles qui fixent les conditions dans lesquelles Trivalis peut collecter les déchets ainsi que les périmètres de collecte.

    Ces périmètres doivent être rendus compatibles avec le Plan Régional des Déchets. 

    Nous concernant, les déchets proviendront sensiblement de l’installation de préparation de CSR de Trivalandes localisée en Vendée et collectant des déchets uniquement de Vendée et dans une moindre mesure de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire.

    L’utilisation du CSR sera difficilement plus locale !

    Le plastique étant issu du pétrole, le CO2 dégagé de toute façon intervient de la même façon sur le climat. Au niveau des nuisances, c’est pire !

     

    Il est considéré que la combustion de la biomasse (bois, papiers, cartons…), c’est-à-dire un matériau biogène, ne contribue pas à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

    En effet, le CO2 absorbé naturellement par photosynthèse au cours de la vie de la biomasse compense le CO2 émis lors de la combustion de cette même biomasse. Ce CO2 est communément désigné CO2 biogénique. Il s’agit là du cycle court du carbone : ce cycle s’effectue sur une dizaine d’années. 

    La combustion de matière fossile quant à elle contribue à l’augmentation de CO2 dit « CO2 fossile » et donc de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

    En effet, lorsque la matière biogène meurt, elle se transforme très lentement en matière fossile (sur des dizaines de millions d’années). La combustion de ce plastique libère dans l’atmosphère une quantité de CO2 qui ne sera pas compensée. C’est le cycle long du carbone. 

    Brûler du gaz, du CSR ou même de la biomasse impliquent nécessairement l’émission de gaz à effet de serre. En revanche, brûler des CSR permet de valoriser une ressource présente sans autres débouchés tout en répondant à un besoin énergétique. 

    A noter que notre gisement de CSR contiendra environ 30 % de matériaux biogènes. Nous nous attacherons à augmenter ce pourcentage dans notre approvisionnement autant que possible. 

    La chaufferie brûlera uniquement des combustibles normés sous la forme de CSR issus de la fraction à haut pouvoir calorifique de déchets non dangereux.

    Les morceaux de bois présents dans les CSR représenteront environ 30 % du gisement Eco-Mobilier, soit environ 20 % du gisement total destiné à alimenter la chaudière. Il s’agira alors de bois bruts et/ou faiblement traités, peints ou vernis.

    Des dispositifs de suivi et de mesures sur la chaudière entre le foyer et le système de traitement permettront de caractériser le combustible et d’adapter notre traitement de fumées.

    Dans tous les cas, nous respecterons les seuils réglementaires de rejet.

    La réglementation sur le type d’installation que nous mettons en place et pour cette capacité d’approvisionnement impose une surveillance en continu des paramètres suivants dans les fumées résultant de la combustion : débit des fumées, teneur en oxygène, température, pression, teneur en vapeur d’eau, concentrations en oxyde d’azote (Nox), ammoniac (NH3), Carbone Organique (CO), dioxyde de soufre (SO2), acide chlorhydrique (HCl),  fluorure d'hydrogène (HF), poussières, mercure et composés organiques volatils totaux(COVT).

    Les autres métaux, les PCB de type dioxines, les dioxines et furanes (PCDD/PCDF) et le Benzo(a)pyrène feront l’objet de mesures dites périodiques, une fois tous les 6 mois (fréquence demandée par la réglementation). 

    Il est à noter qu’à l’heure actuelle, la technologie ne permet pas une analyse en continu des dioxines et furanes. L’analyse ne peut être effectuée qu’en laboratoire à l’aide d’un échantillon d’air prélevé sur site.

    La surveillance en continu des paramètres s’effectue à l’aide d’une baie d’analyse automatisée présente sur site et disposant d’analyseurs certifiés faisant l’objet de contrôles et d’étalonnages réguliers par des organismes indépendants et qualifiés. Les mesures sont reportées en simultané dans un logiciel de suivi, de sécurisation et d’enregistrement des données environnementales. Des normes spécifiques s’appliquent pour la surveillance de chaque paramètre.

    En cas d’anomalie constatée (conditions de fonctionnement dites « autres que normales »), nous sommes tenus de mettre en œuvre un plan de gestion des conditions de fonctionnement autres que normales qui vise en particulier à consigner les événements, en rechercher leurs causes profondes, et définir des actions correctives. Il s’agit d’améliorer systématiquement la prise en charge de ces anomalies et la rapidité de réponse pour revenir à une situation normale de fonctionnement. Ce plan de gestion évoluera au fil du temps en fonction des retours d’expérience sur le fonctionnement de la chaudière et des travaux de maintenance opérés. 

    Il convient de noter également que la réglementation prévoit que notre futur arrêté préfectoral d'autorisation fixe :

    • les flux limites en moyenne journalière de rejets dans l'air pour toutes les substances (il existe des méthodes de calcul bien spécifiques pour chaque substance) ;
    • la durée maximale des arrêts, dérèglements ou défaillances techniques des dispositifs de mesure en continu des effluents aqueux et atmosphériques. Lorsque les mesures en continu prévues montrent qu'une valeur limite de rejet à l'atmosphère est dépassée, cette durée ne peut excéder quatre heures sans interruption et la durée cumulée de fonctionnement sur une année dans de telles conditions doit être inférieure à soixante heures. Cela représente moins d’1 % du temps si on le rapporte à la durée de fonctionnement annuel projetée de la chaudière;
    • la durée des arrêts, dérèglements ou défaillances techniques des installations de co-incinération de CSR, de traitement des effluents aqueux et atmosphériques pendant lesquels les concentrations dans les rejets peuvent dépasser les valeurs limites fixées. Le temps cumulé d'indisponibilité d'un dispositif de mesure en continu est décompté dans les soixante heures précédemment évoquées. Nous allons doter notre installation de deux baies de mesure afin de garantir de mesurer sans interruption nos rejets.

    Nous sommes tenus de télé-déclarer chaque année nos émissions polluantes au Ministre en charge des installations classées et devons consigner nos données d’analyses sur une période minimale de 5 ans.

    Des suivis réguliers sont enfin réalisés sur les substances imbrulées (cendres sous-foyer) devant permettre de vérifier la qualité de la combustion. De cette dernière dépend la qualité des rejets atmosphériques (température de chauffe, teneur en oxygène, humidité des combustibles, etc.).

     

    Que sont les dioxines et furanes ?

    Le terme « Dioxines et furanes » est un nom générique qui désigne deux grandes catégories de composés, les polychlorodibenzodioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF). Les dioxines regroupent 75 molécules différentes. 

    Elles sont des produits qui apparaissent au cours de processus thermiques (processus de combustion mais aussi feux de forêt et éruptions volcaniques). 

    Peu volatiles, les dioxines se retrouvent essentiellement sous forme particulaire dans l’atmosphère et peuvent être transportées sur de grandes distances. Ces composés s’accumulent dans la nature, en raison de leur très grande stabilité chimique et thermique. Leur caractère lipophile entraîne une accumulation dans les graisses, tout au long de la chaîne alimentaire. Les dioxines et furanes sont connues pour leurs propriétés toxiques ; les trois voies d’exposition des Hommes aux dioxines sont l’ingestion, l’inhalation, et l’absorption cutanée.

    Le traitement des fumées doit permettre de respecter les seuils réglementaires de rejet pour de nombreuses substances.

    Dans cet objectif, un système de traitement performant et moderne sera mis en œuvre. Il comprendra la mise en œuvre en série de trois techniques complémentaires :

    • Une séparation mécanique par force centrifuge des particules les plus grossières par plusieurs cyclones ;
    • Une injection de réactifs en poudre dans un réacteur permettant de capter les polluants présents dans l’air et de les adsorber puis d’envoyer le mélange adsorbants/polluants dans un filtre à manche ;
    • Une dénitrification SCR (Selectiv Catalytic Reduction). Cette technologie implique un dispositif, équipé d’un catalyseur, qui convertit les oxydes d’azote (NOx) issus de la combustion en azote (N2) inoffensif et en eau (H2O) en consommant de l’ammoniac (NH3). La dénitrification est donc assurée par l’injection d’une solution aqueuse à base d’ammoniac appelée « solution ammoniacale ».

    Cette solution ammoniacale est classée dangereuse pour les organismes aquatiques. Ses conditions de stockage et d’utilisation relèvent d’une réglementation spécifique visant à limiter les risques pour l’Homme et pour l’environnement, réglementation que nous respecterons scrupuleusement : par exemple : stockage à l’abri sur une rétention de dimension adaptée, étiquetage du stockage et signalement des risques, dispositif anti-pollution (adsorbant et plaque d’obturation des avaloirs d’eaux pluviales) en cas d’épanchement, etc.

    Les oxydes d'azote (NOx) regroupent essentiellement deux molécules :

    • le monoxyde d'azote (NO) ;
    • le dioxyde d'azote (NO2).

    Les oxydes d'azote proviennent essentiellement de procédés fonctionnant à haute température. Dans l’industrie, il s’agit des installations de combustion pour tout type de combustible (combustibles liquides fossiles, charbon, gaz naturel, biomasses, gaz de procédés...) et de procédés industriels (fabrication de verre, métaux, ciment...).

    Associés aux composés organiques volatils (COV), et sous l'effet du rayonnement solaire, les oxydes d'azote favorisent la formation d'ozone dans les basses couches de l'atmosphère. Le NO2 est un gaz irritant qui a des effets nocifs sur la santé.

    L’installation, et plus précisément le processus de combustion, sera à l’origine de deux types de déchets :

    • Les cendres humides récupérées au niveau du foyer de la chaudière, dites « cendre sous foyers » ; elles tombent automatiquement par gravité dans convoyeur immergé garantissant leur refroidissement ;
    • Les déchets issus du traitement des fumées correspondant aux cendres volantes et adsorbants captés au niveau des dispositifs de collecte et de traitement des fumées. Ces cendres sont celles récupérées au niveau du cyclone précédemment évoqué, ainsi qu’au niveau du filtre à manche (galette de résidus de filtration correspondant au mélange aggloméré de réactifs et polluants). Ces cendres sont classées dangereuses pour l’environnement.

    Les « REFIOM » correspondent aux résidus d'épuration des fumées propres aux installations d’incinération d’ordures ménagères. Dans le cadre de notre installation, utilisant des Combustibles Solides de Récupération, cette sémantique n’est pas appropriée.

    Les cendres volantes répondent à la définition suivante « particules provenant de la chambre de combustion ou qui se forment dans le flux de fumées et qui sont transportées dans ce flux ».

    Les cendres récupérées au niveau du foyer de la chaudière seront envoyées vers des filières de recyclage appropriées et autorisées comme notamment l’utilisation en cimenterie. Pour ce faire, elles feront l’objet d’une caractérisation adaptée (analyse de leur composition et de leur structure) qui devra permettre de garantir leur évacuation dans des conditions satisfaisantes et répondant à la réglementation. En effet, cette identification permettra de garantir la compatibilité de notre déchet avec le site de valorisation. Après quoi, un certificat d’acceptation préalable d’une validité d’un an sera émis par le site de valorisation devant permettre de fixer les conditions et les caractéristiques du déchet à réceptionner et à valoriser. Ces procédures sont obligatoires et encadrées par la réglementation afférente à la gestion des déchets.

    Les cendres volantes seront quant à elles effectivement envoyées en installation de stockage pour déchets dangereux (ISDD). Ces installations étaient auparavant désignées « Centre de Stockage de Classe 1 » comme vous l’évoquez. Comme pour les cendres sous foyer, elles feront l’objet d’une caractérisation et d’un certificat d’acceptation préalable pour s’assurer qu’elles répondent bien aux normes du site de stockage. Les cendres volantes représenteront 30 % du volume de cendres produit total par la chaufferie, s’élevant à environ 3 000 tonnes par an.

    Les mâchefers correspondent à des cendres indurées se présentant sous la forme de blocs. Nous ne prévoyons pas de générer ce type de déchets. Ils se forment généralement plutôt lors de l’incinération de déchets d’ordures ménagères à strictement parler.

    Nous avons mené une analyse multi-critères visant à choisir la meilleure stratégie possible pour le développement de notre site. Les critères se sont basés notamment sur les coûts économiques (investissement, entretien, fonctionnement) mais aussi les coûts environnementaux. 

    Notre analyse s’est en particulier attardée sur le choix du combustible et les différentes alternatives qui s’offraient à nous avec une vision à moyen terme : quelles ressources, quelles disponibilités, à quel endroit et à quel prix ?

    L’utilisation du CSR, dans les conditions du moment et au vu des caractéristiques de notre site, de sa localisation, de notre contexte, nous a paru être la solution offrant le meilleur compromis économique et environnemental pour toutes les raisons précédemment évoquées.

    Questions relatives à l’impact du projet de chaufferie cogénération CSR sur l’environnement proche de l’usine.

    Concernant l’impact visuel, il importe de noter tout d’abord que la nouvelle chaufferie jouxtera directement la chaufferie existante  avec une hauteur équivalente.

    Lors de sa conception architecturale, nous tâcherons de prendre en compte du mieux possible l’enjeu de rendre le bâtiment le plus discret et intégré dans l’environnement, cela notamment par le choix des matériaux et des couleurs.

    En plus de cela, nous mettrons en oeuvre un plan d’intégration paysagère de l’usine fondé notamment sur la plantation  d’arbres et de haies bocagères.

    Concernant l’impact de l’éclairage nocturne du site, nous sommes en train d’engager une réflexion sur ce sujet en réfléchissant sur l’orientation des éclairages, sur leur tonalité et sur la possibilité de moduler leur intensité pour ne disposer d’un éclairage fort que dans le moment où cela est indispensable.

    Concernant l’impact sonore de la chaufferie cogénération CSR, il sera très limité et sans conséquence sur les zones d’habitation voisines. Cela dit, comme cela apparaît dans le document de présentation du projet, la création de la chaufferie CSR s’inscrit dans un programme d’action plus large qui comprend des actions très concrètes de réduction des émissions sonores existantes, notamment :

    • La mise en place d’un chargement automatisé de la chaufferie existante, ce qui limitera fortement l’utilisation des convoyeurs et des bips très sonores qui les accompagnent.
    • La mise en place de réducteurs de bruit sur les aérateurs.

    Les rejets atmosphériques de la future chaufferie CSR feront l’objet de mesures continues de manière à garantir le respect de seuils réglementaires très stricts qui s’appliqueront à l’installation.

    Le respect de ces seuils réglementaires implique la mise en oeuvre d’un système de traitement des fumées performant qui nécessite l’utilisation continue d’une solution aqueuse à base d’ammoniac  appelée « solution ammoniacale ».

    En termes de volume, nous stockerons sur le site un maximum de 55 tonnes de « solution ammoniacale ».

    En termes de risque, il est fondamental de distinguer ceux liés à une « solution ammoniacale » avec ceux liés par exemple au nitrate d’ammonium. En effet, si le nitrate d’ammonium peut être inflammable et explosif, cela n’est absolument pas le cas de la « solution ammoniacale » (solution aqueuse à base d’ammoniac) que nous allons utiliser.

    Le seul risque associé à l’utilisation de « solution ammoniacale » est celui de la pollution des eaux et des sols pouvant intervenir dans le cas de fuite lors des opérations de transfert, dans le cas de  débordement, de choc ou de corrosion. Face à ces risques seront mis en oeuvre à la fois une cuve de rétention (mesure de prévention) et un bassin de rétention (mesure de protection). 

    Le site de la Gauvrie est le site historique de l’entreprise, du pôle d’emploi qu’elle représente et l’utilité sociale qui en découle.

    Outre cet attachement historique, deux raisons nous ont conduit à poursuivre une partie de notre développement sur ce site. 

    La première est qu’une relocalisation aurait un coût économique considérable et nous fragiliserait de manière notoire dans un contexte fortement concurrentiel.

    La seconde, fondamentalement essentielle elle aussi, est que nous avons la conviction profonde que le développement du site de la Gauvrie peut se faire dans une cohabitation positive avec son voisinage.

    En effet, comme cela apparaît dans notre dossier de présentation du projet et comme nous l’avons bien présenté lors de notre réunion publique, la création de la nouvelle chaufferie CSR est intégrée dans un projet global qui comprend notamment des mesures fortes de réduction des émissions de poussières et des émissions sonores.

    Concernant les rejets atmosphériques, rappelons que les chaufferies CSR sont soumises aux dernières normes les plus sévères et bien plus strictes que pour toutes les autres chaufferies. De plus, la mesure et le contrôle des émissions se feront en continu, alors que pour les autres chaufferies, il s’agit de mesures uniquement ponctuelles.

    Tout cela dit, nous allons aussi mettre en place un suivi et une évaluation de la mise en ouvre de notre projet pour nous permettre d’améliorer en continu la bonne intégration et la bonne cohabitation de notre entreprise avec le village.